Vendredi soir, la 13ème édition de la République des Blogs réunissait quelques représentants de la blogosphère toulousaine autour du thème : La rupture entre les hommes politiques et les français.
Toute nouvelle blogueuse, il s'agissait pour moi d'une première.
J'arrivai en compagnie de Pino, initiateur de cette rencontre de mai.
Son blog, Toulousoscopie, découvert au hasard du web, m'a redonné l'envie de m'intéresser à la sphère politique locale. Ses opinions croisaient les miennes et j'en aime l'esprit et le ton. C'est en surfant sur son blog que j'ai rencontré virtuellement quelques uns des blogueurs de la soirée. N'ayant pas la vocation d'un geek, cette possibilité de rencontre me séduisait.
Le lieu de rendez-vous, le Tchin-Tchin bar, 22 rue St Bernard, est un endroit sympathique, avec terrasse sur les grands boulevards. La salle du fond nous était réservée et nous pûmes trinquer autour d'un agréable Côtes du Rhône accompagné d'appétissantes assiettes de charcuteries et fromages.
La patrone, Columérine, a fait un vibrant éloge des élus Columérins , enthousiasme perdu auprès de la nouvelle municipalité Toulousaine dont les services ne répondent jamais aux questions posées, sans parler de la difficulté à rencontrer des élus (je ne fais que relayer son propos qui corrobore assez ce que je vis sur mon quartier, désormais).
Accueil simple et chaleureux et, cerise sur le gâteau, il fut possible de suivre sur écran la rencontre Clermont/Racing avec la qualification de Clermont pour la 1/2 finale !
Le décor posé… passons aux présentations, avec, par ordre d'arrivée :
Philippe, chargé d'une pile de son dernier ouvrage dont j'obtins immédiatement un exemplaire dédicacé…
Suivi de Marius, dont les "tennis bien cirés" pour l'occasion, luisaient dans la pénombre…
Et très vite encore, Emilion (lecteur de blogs) qui se présentera, s'il le souhaite…
Hyarion, coiffé d'un feutre superbe, J.D.D, Alluvions et Rococrodile, Gabrièle (autre lectrice) et François Briançon, maire adjoint de Toulouse, privé de son blog sur lequel j'aimais aller, et décidé à en recréer un très vite, ce que je l'encourage à faire car j'apprécie le ton posé et convaincu des précisions qu'il apporte à ses contradicteurs pas toujours objectifs, et sujets aux emballements, mea culpa.
Plus tard, nous rejoignirent David, Régis Godec (autre adjoint au maire de Toulouse, en charge des Ecoquartiers) et Régis Bachelu (journaliste) de Toulouse Infos.
Un visiteur surprise fit un passage éclair : Mr Havrin, toujours si sémillant, bronzé, coiffé, radieux, content et à jamais "débarqué" par Sarkozy de la Direction de la Police Nationale Toulousaine. Il siégea aimablement en bout de table, quelques minutes, le temps de lui poser quelques questions sur le sujet brûlant, ces jours-ci, de l'insécurité à Toulouse et, puisque le thème était "la rupture", sur le sentiment de flottement irrésolu, voire d'immobilisme, que véhicule notre maire, comme si le sujet l'indifférait, jusqu'à ce que la colère des administrés l'oblige à sortir d'une réserve incompréhensible.
Les arguments de Mr Havrin, la Police Nationale, la Justice, ne jouent pas leur rôle, etc… ne m'ont pas convaincue. Et notre ex policier était déjà reparti vers d'autres cieux...
Quelques bouteilles plus loin, la conversation partait, un peu inévitablement, en tous sens, car nous étions nombreux à vouloir faire imparfaitement connaissance, mais je m'attendais à ce que ce soit ainsi et nous aurons tout loisir de poser nos idées sur la toile, ultérieurement, ou nous rencontrer autrement à présent que la glace est brisée.
Pas facile, impossible même, d'avoir une conversations cohérente sur le thème choisi.
Cependant...
Si les électeurs désertent les urnes, si mécontentement et perte de confiance s'installent, c'est signe d' un ras le bol croissant devant l'autisme des élus qui se coupent de leur base sur, ne serait-ce que trois ou quatre idées émergentes :
- le cumul des mandats qui apparaît comme une provocation de trop, au moment où l'on exige du peuple de faire des efforts dans tous les domaines, notamment celui des retraites.
En bref, braves gens, désolé, nous partons dans le mur, serrez-vous la ceinture, faites ce que je dis, mais surtout pas ce que je fais !
- le "monarchisme" ou quasi de la fonction qui devient fonction à vie et se transmet de père en fils ou en fille, et ce, quel que soit le parti…
- la non représentativité de nos élus, que ce soit sur les couches socio-professionnelles ou sur les tranches d'âge (ah, cette difficulté à lâcher les rênes et laisser place aux jeunes !), de sorte qu'il ne faut pas faire mine de s'étonner ensuite des chiffres de l'abstention.
- le non respect des promesses électorales et le manque de courage pour mener à bien les réformes indispensables quand bien même elles sont impopulaires, par crainte de ne pas être réélu.
On tourne toujours autour du même pot, et c'est infiniment lassant.
J'ai été frappée, notamment, de l'aveuglement de François Briançon à reconnaître que les toulousains n'étaient pas tous en extase devant leur maire. Nier à ce point l'évidence avec une apparence de bonne foi incontestable, laisse perplexe.
Conclure à présent…. un dernier pot, offert au comptoir par le patron, une nuit de réflexion plus tard, je me livre à un bilan.
Nous n'avons pas refait le monde, loin de là et là n'était pas le but, enfin j'espère.
J'ai été très heureuse de pouvoir approcher deux élus qui m'étaient et me sont d'autant plus sympathiques qu'ils ont répondu honnêtement à nos questionnements parfois un peu agressifs.
Très heureuse aussi d'avoir fait connaissance avec ceux qui n'étaient que "pseudos" et d'avoir, même superficiellement, découvert d'autre blogueurs que je vais m'efforcer de suivre, dorénavant, notamment les blogueuses d'Alluvions et Rococrodile.
C'était un peu le bazar, mais c'est aussi ce qui m'a plu, ce côté informel, sans queue ni tête, bon enfant et le sentiment que le temps était trop court pour tout.
J'ai aimé encore que des personnes aussi différentes, venant d'horizons aussi dissemblables et avec des idées aussi opposées puissent se retrouver le temps d'une soirée et que cela reste un souvenir aimable.
Les compte-rendus des autres participants: