Repoussé de jour en jour depuis trop longtemps, dans un repli "aquoiboniste" coïncidant, mais est-ce un hasard, avec le décret de couvre-feu lumineux sur la ville, c'est curieusement un article insignifiant et complaisant dans la Dépêche Toulousaine, relatant la cérémonie des voeux du maire dans mon quartier, qui m'incite à composer ce billet réactif.
Le point de départ est donc cette soirée qui me semble emblématique du décalage entre ce que j'ai vu, entendu, et le blabla formaté du canard local.
A quelques jours de la soirée République des Blogs , "3 ans au Capitole", à laquelle je participerai, ce décalage permanent entre autosatisfaction, et la réalité vécue ou perçue par le toulousain lambda me semble symptomatique des trois années de mandat écoulées.
Donc, au lieu de rentrer tranquillement chez moi, si je me suis rendue à ces voeux, c'est parce que j'ai pensé pouvoir y croiser un élu du secteur.
Je rappelle que sous la mandature précédente, le maire de quartier était facilement joignable sur rendez-vous, que vous pouviez le rencontrer en maints endroits, accomplissant son rôle d'élu de proximité, et qu'il ne laissait pas un courrier sans réponse, ce qui, j'en suis désolée, n'est absolument plus le cas, n'en déplaise au discours officiel qui brode à l'envie sur le thème de la proximité.
L'élu du secteur 4, jouant l'Arlésienne ou l'Homme Invisible, est monsieur Jean-Paul Makengo.
A la droite de Mr Cohen, messieurs Makengo et Mirassou (élus du secteur)
Je ne demande qu'à connaître l'astuce de "Louis, Alain et Pierre", mes voisins de rue qui, eux, ont le privilège d'être consultés et "associés" aux réflexions (je préfèrerais le mot "action") concernant la vie du quartier.
Les trois compères que je ne connais pas sont heureux de la desserte transports, (mise en place bien avant l'ère qui nous occupe et qui n'a pas évolué depuis), de la propreté du coin, (correcte à quelques dépôts sauvages et récurrents ainsi que quelques véhicules brûlés près), et de la sécurité, point sur lequel je reviendrai.
Les chagrine quand même la circulation intense sous leurs fenêtres, car hélas tout n'est pas rose, même dans le meilleur des mondes.
Evidemment, l'article titre en grosses lettres, "Piscine et patinoire en projet", et j'aimerais savoir si Louis, Alain et Pierre ont eu l'honnêteté de demander lors des séances de "démocratie participative" pourquoi ce projet tardait à être finalisé quand il aurait été possible que nous puissions faire trempette dans le grand bassin dès l'an passé, ou même avant, si tous les projets initiés antérieurement à l'élection de Monsieur Cohen n'avaient été bloqués.
Sous le chapiteau du Lido
Avec un peu de retard, j'ai rejoint les Argoulets, heureuse de découvrir de l'intérieur le magnifique chapiteau de cirque du Lido. J'ai donc manqué en partie, le discours prononcé d'un débit rapide, atone et bredouillant jusqu'à lui faire perdre de son sens, parfois.
Rien de nouveau… rien d'enthousiasmant. Toujours la même antienne, sur laquelle je ne m'étendrai pas, puisque le bilan de l'action municipale sera débattu prochainement à la RdB et que de toute façon, tout se résume à la formule magique : "faire de Toulouse une grande métropole".
Après des applaudissements polis, j'ai dû m'absenter un quart d'heure. A mon retour, les galettes avaient été nettoyées et les deux tiers de l'assemblée s'étaient éclipsés, très vite. Il ne restait plus que les amis des amis et sympathisants dont certainement mes heureux voisins.
Je n'ai pas constaté de bain de foule, ni aucun élu circulant convivialement de l'un à l'autre afin de faire connaissance.
La fadeur et l'impersonnalité de cette soirée qui était tout sauf festive fut une occasion perdue de créer un peu de ce lien promis à chaque discours. Dommage car c'était une sympathique idée.
On me répondra que mon ressenti est différent de celui du pigiste ; je veux bien.
Par contre, là où je m'oppose en faux, c'est sur la sécurité.
Si mon quartier, dans lequel je vis depuis 20 ans, ÉTAIT sécure, il ne l'est plus.
Passons sur l'agression qualifiée de "vol avec violences aggravées en réunion" (plusieurs jours d'arrêt de travail à la clef) dont j'ai été victime à 3 jours de Noël, en rentrant du travail, à une heure décente, 19h30mn, devant mon immeuble.
Au Commissariat de Jolimont, plus tard, j'ai appris que, sur zone, les vols de sacs à l'arraché étaient quasi quotidiens.
Suite à des agressions répétées, le tabac-presse du coin, tel une banque, est équipé d'une sonnette/sas d'accès. Réjouissant, n'est-ce pas ?
Des amis habitant en divers points du quartier, de la Roseraie, à Jolimont ou à proximité de la rue Louis Plana, s'inquiètent de voir des bandes dealer et traficoter sous leurs fenêtres, ce qui est un phénomène nouveau. Je leur recommande de se manifester sans tarder auprès du Commissariat.
Puisque je ne parle ici que de témoignage direct, en 2010, toujours, sous mes yeux, rue st Jérôme, centre ville, un samedi après midi, à cinq mètres de moi, des passants partout, une dame se fait arracher le sac par un voleur en mobylette. Impuissants, nous n'avons pu que l'aider à se relever et prévenir ensuite une patrouille de municipaux à pied, qui ont eu l'air peu concernés.
Si chacun de vous a une ou deux anecdotes personnelles récentes à relater ayant rapport avec la violence, comment ne pas parler alors de recrudescence ?
Je me suis promenée, par curiosité, et parce que je ne suis pas peureuse, dans presque toutes les rues de chez moi à la Roseraie, le soir, à la nuit tombée. Je voulais me faire une impression de l'éclairage public, car j'estimais que ma rue était sombre.
Hé bien, je me trompais. Je suis privilégiée : ma rue, c'est les Champs Elysées à Noël, comparativement à la rue de Nantes ou d'Isly, pour n'en citer que deux.
rue de Nantes...
rue d'Isly
Mes Champs Elysées
Je précise que les photos illustrant mon propos sont le reflet de ce que l'on voit lorsqu'on y est. Il me semble que si j'avais de mauvaises intentions, je n'hésiterais pas à passer à l'action dans ce genre d'endroit.
Tant mieux si les vols avec violence ont diminué dans les quartiers sensibles, mais à quoi bon si c'est pour déplacer le problème vers le centre ville et des quartiers jusqu'alors tranquilles. Je ne vois pas où est le progrès.
L'angélisme, le déni et l' incapacité à affronter une réalité dérangeante, le manque de volonté, de courage, d'imagination pour trouver quelques solutions, les tester et les mettre en oeuvre caractérise notre société, à tous les niveaux ou… presque.
Si les autorités avouent leur impuissance, que pouvons-nous faire à notre niveau ?
Je profite de mon billet d'humeur pour dire un grand merci aux policiers (deux voitures de patrouille et une équipe de la BAC) qui sont intervenus très vite lorsque ma fille les a appelés alors que je tentais de retrouver les voyous.
Et à ceux qui ont suivi mon dossier, que ce soit au Commissariat Central ou à Jolimont.
Leur diligence, leur professionnalisme, leur gentillesse à me prendre en charge m' ont été très utile pour surmonter tout ce stress.
PS : Je conseille à Louis, Alain et Pierre de se promener en trio... statistiquement ils risqueront moins que s'ils étaient seuls et de sexe féminin.